Je sais. Vous en avez marre qu’on vous rabâche les oreilles avec la facture électronique — vos clients aussi d’ailleurs. Et je les comprends. 96% du tissu entrepreneurial français est constitué de TPE ; du fait de leur taille, ces entreprises ne seront pas légalement forcées à émettre de facture électronique avant 2026. 2026 ! Dans quatre ans — si sa mise en œuvre n’est pas encore repoussée. Ces entreprises devront cependant être en mesure de recevoir ces factures électroniques plus tôt : dès le 1er juillet 2024.
Si je comprends la lassitude des entrepreneurs face au sujet, je suis cependant convaincu que vous, experts-comptables, devez vous emparer du sujet dès maintenant — et ce même si vous accompagnez majoritairement ou exclusivement des TPE/PME.
Une opportunité pour les entreprises — et les cabinets
Pour l’entreprise : une réduction des coûts de traitement
Le gouvernement l’a assez dit : la facture électronique n’est pas qu’une contrainte imposée aux entreprises françaises — elle constitue une opportunité pour elles aussi.
Celle de réduire leurs coûts tout d’abord. Une facture papier sortante coûte à l’entreprise, en moyenne, entre 5 et 10€ ; une facture entrante, entre 14 et 20€ — on compte là-dedans le coût du papier, du traitement par le service financier ou les ressources humaines, etc… Une facture électronique, au contraire, qu’elle soit sortante ou entrante, coûte entre 40 et 45 centimes.
La facture électronique s’accompagnerait également d’une diminution de 46% du temps de traitement des factures et d’une baisse de 12% des retards de paiement — un fléau particulièrement fatal aux TPE/PME, on le sait.
Pour le cabinet : les moyens matériels de répondre aux attentes de ses clients
Ce que l’on a beaucoup moins dit et qui me semble important, c’est que pour les cabinets aussi la facture électronique constitue une formidable opportunité.
Le discours majoritaire est celui de l’inquiétude : la saisie des factures fournisseurs représente en moyenne 30% du temps de travail d’un collaborateur ou d’une collaboratrice comptable — et les experts-comptables de se demander, à raison : comment éviter une chute des honoraires du cabinet du même ordre ? À quoi employer tout ce temps libéré à mes collaborateurs et collaboratrices ?
C’est, je pense, manquer deux informations importantes.
D’abord : grâce à la facture électronique et à la transmission en temps réel des données, les cabinets d’expertise comptable vont enfin être en mesure de fournir à leurs clients ce qu’ils vous demandent depuis des années : un conseil proactif.
Désormais, les collaborateurs comptables auront accès à l’information financière en même temps que les entreprises concernées — et cette information sera plus riche, plus granulaire qu’autrefois ; j’y reviens plus bas. Plus de temps passé à attendre, rassembler et traiter les pièces justificatives : leur analyse pourra se faire au jour le jour et de façon plus poussée — à la fréquence définie avec votre client en tout cas, plus régulièrement que tous les 1, 3 ou 12 mois.
Ensuite — et cette information ne doit pas être prise à la légère —, la facture électronique suppose l’arrivée d’un tiers dans la relation entre une entreprise et son cabinet : le prestataire PDP, chargé de transmettre les factures à l’administration fiscale, et dont va aussi dépendre le cabinet.
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L’occasion pour l’expert-comptable de renforcer sa position de tiers de confiance
Le prestataire PDP : un nouveau venu dans la relation client / expert-comptable
Chaque entreprise française va donc choisir son prestataire PDP : l’entreprise qui va fournir ses factures à l’administration fiscale — et du même coup à son expert-comptable.
À partir de ce constat, j’identifie deux risques pour les experts-comptables.
Le premier : celui de faire face à une multitude de prestataires différents — et, par conséquent, de points de contact et de processus. C’est ce qu’il risque d’arriver si l’expert-comptable ne se montre pas prescripteur d’une solution auprès de l’ensemble de ses clients.
Le second : celui de devoir composer avec un prestataire qui ne comprend pas (ou ne s’intéresse pas…) aux enjeux des experts-comptables et des entreprises — autrement dit : un prestataire qui ne travaille que pour une seule des parties prenantes : l’État.
J’entends par là un prestataire PDP qui se contenterait de reproduire l’ancien processus de facturation simplement en modifiant son format d’émission, conformément à la réforme, mais sans tirer parti des opportunités qu’il présente — par exemple : la mise à jour en temps réel du statut des paiements, la connexion aux moyens de paiement pour améliorer les délais de paiement, l’analyse de données granulaires structurées…
En effet, nous ne savons pas quelles informations la PPF (la PDP de l’État) va réclamer aux éditeurs de facture. Ce qui intéresse l’État, c’est la TVA donc on peut être sûr de retrouver cette information dans les flux — mais ne disposer que de cette information (et à ce jour, l’État n’oblige pas à en fournir d’autres) constitue une opportunité manquée, tant pour les entreprises que pour les experts-comptables.
Prenons l’exemple d’un commerçant : pour analyser sa compétitivité, l’expert-comptable a besoin de connaître non seulement la TVA mais aussi la nature du produit concerné et sa quantité — sans ces trois informations, il ne peut pas effectuer d’analyse sectorielle.
La technologie OCR n’est aujourd’hui pas assez au point pour permettre d’extraire ces trois informations de façon fiable — seule la TVA est donc saisie en comptabilité. Avec le format Factur-X, l’on sera en mesure d’extraire toute cette donnée de manière parfaitement fiable — et donc d’effectuer cette analyse sectorielle. Il serait dommage de s’en priver parce que le prestataire PDP ne les communique pas !
Les experts-comptables ont donc tout intérêt à se montrer prescripteurs dans le choix du prestataire PDP de leurs clients — cela implique de se pencher sur la question dès maintenant : d’étudier les différents prestataires existants, d’en choisir un agile, qui saura stocker et exploiter cet afflux de données, et d’en comprendre le fonctionnement afin de pouvoir accompagner vos clients dans sa prise en main. Si la profession ne s’empare pas du sujet, d’autres le feront — et ces personnes n’attendront pas 2026.
Il faut y voir une opportunité aussi de renforcer votre position de tiers de confiance auprès des TPE/PME, en accompagnant vos clients dans leurs démarches et leur politique du changement.
Pennylane, le partenaire PDP du côté des experts-comptables
Une plateforme au service des experts-comptables et des dirigeants
Pennylane, en plus d’être la première plateforme à la fois logiciel de production comptable et outil de gestion financière pour les TPE/PME, va également se positionner en tant que PDP.
Nous avons monté cette année une équipe entièrement dédiée à la facture électronique et au PDP — et avons déjà bien avancé. Toute facture émise sur Pennylane est désormais disponible au format Factur-X — un format qui permet d’analyser finement les données de la facture sans passer par l’OCR. Concrètement, à terme, une fois émise sur Pennylane au format Factur-X, une facture sera automatiquement enregistrée dans le bon compte comptable.
Pour être tout à fait franc, nous ne le faisons pas de gaieté de cœur : le cahier des charges pour devenir PDP est complexe et nous n’avons pas l’intention de générer des revenus grâce à ce nouveau service.
Pourquoi nous lancer là-dedans alors ?
Parce que nous sommes du côté des TPE/PME comme de celui des experts-comptables ; c’est en vertu de notre mission de marque — aider les experts-comptables valoriser leur expertise et favoriser le développement et la compétitivité des TPE/PME françaises — que nous nous positionnons comme PDP.
Avoir Pennylane comme partenaire PDP vous permet de rester maîtres de vos données et de ne pas mettre en péril votre rentabilité. En effet, la plupart des prestataires PDP annoncent facturer au flux — et plus cher que ne le font les OCR alors même que leur service n’implique pas de machine learning.
Notre but chez Pennylane est que la circulation des flux de factures de vos clients ne vous coûte pas d’argent mais, au contraire, qu’elle vous permette de développer de nouveaux services liés au paiement des fournisseurs et à la facturation client — l’affacturage par exemple.
Une fonction naturelle dans le développement de Pennylane
Par ailleurs, c’est dans l’ADN de Pennylane de limiter le nombre de logiciels nécessaires au bon fonctionnement de l’entreprise — nous avons déjà réuni sur une même plateforme : un logiciel de comptabilité ; un logiciel de facturation ; un tableau de suivi de trésorerie et de prévisionnel financier et un outil de suivi et de paiement des achats.
Enfin, la facture électronique va provoquer un changement de paradigme avec la possibilité d’effectuer la comptabilité “en temps réel”, comme je l’évoquais plus haut — ce que Pennylane permet déjà grâce à la récupération automatique des flux et à leur mise à disposition au même moment à l’entreprise et au cabinet.
Pour prendre une longueur d’avance et déjà acquérir les bonnes pratiques et habitudes de la comptabilité en temps réel, passez donc chez Pennylane. 😉