Définition de l'exonération fiscale
L'exonération fiscale est l'absence légale d'imposition sur une partie ou la totalité de la base taxable d'un contribuable, qu'il s'agisse d'une personne physique ou morale. Elle peut se manifester sous deux formes : l'exonération totale, qui représente une dispense intégrale du paiement de l'impôt, et l'exonération partielle, qui n'annule que partiellement la charge fiscale. Cette mesure est généralement mise en place par l'État pour encourager certaines activités économiques ou faciliter la situation financière de certains contribuables dans des conditions spécifiques. Ainsi, l'exonération fiscale peut concerner différents types d'impôts tels que l'Impôt sur le Revenu (IR), la taxe foncière, ou encore la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE).
Différence entre déduction, dégrèvement et exonération fiscale
Dans le système fiscal français, il est crucial de différencier déduction, dégrèvement et exonération fiscale. La déduction fiscale consiste à soustraire une somme du revenu imposable, réduisant ainsi la base sur laquelle l'impôt est calculé. Par exemple, certains frais professionnels peuvent être déduits du revenu imposable.
Le dégrèvement, quant à lui, est une diminution totale ou partielle de l'impôt dû. Ce peut être une action automatique de l'administration fiscale ou le résultat d'une demande du contribuable si sa situation financière le justifie.
Enfin, l'exonération fiscale dispense totalement ou partiellement le contribuable de payer un impôt. Cette dernière peut concerner différentes sources de revenus ou types d'impôts selon la législation en vigueur. Il est donc essentiel de bien comprendre ces concepts pour optimiser sa gestion fiscale.
Les différents types d'exonérations fiscales
Exonération de la taxe foncière
La taxe foncière concerne les propriétaires ou usufruitiers de biens immobiliers. Toutefois, des exonérations sont prévues par la loi dans certains cas. Ces exonérations peuvent être totales ou partielles et sont généralement liées à la situation personnelle du propriétaire ou à la nature de la propriété.
Premièrement, une exonération totale de taxe foncière peut être accordée pour les personnes âgées ou en situation de handicap, sous conditions de revenus. Deuxièmement, une exonération partielle, pouvant aller de 15 à 60 %, peut être instaurée par les communes pour les logements situés dans des zones à risques.
Il existe d'autres cas d'exonération, comme pour certains logements neufs ou rénovés. Ces mesures visent souvent à encourager l'investissement dans l'immobilier ou à alléger la charge fiscale pour les contribuables aux revenus modestes.
Exonération de l'impôt sur le revenu
L'exonération de l'impôt sur le revenu peut concerner différents types de revenus. Certaines indemnités, comme celles perçues suite à un départ à la retraite, peuvent être exemptées d'impôt. Les rémunérations versées aux apprentis ainsi qu'aux étudiants salariés sont également souvent exonérées. Il en va de même pour les aides de l'État, telles que les allocations familiales ou les aides au logement.
Les revenus issus de la location d'une partie de votre résidence principale peuvent également être exemptés d'impôt. De même, certains revenus professionnels peuvent être exonérés, comme les salaires versés en contrat d'apprentissage ou les indemnités de stage.
Il faut noter que chaque type d'exonération possède ses propres règles et conditions. Par exemple, pour les salaires étudiants, l'exonération est limitée à un certain montant annuel, et l'étudiant doit avoir moins de 26 ans au 1er janvier de l'année fiscale concernée.
Pour bénéficier de ces exonérations, il est souvent nécessaire de remplir certaines obligations déclaratives auprès de l'administration fiscale.
Exonération de la CFE et de la CVAE
L'exonération de la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) et de la Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE) concerne les entreprises réalisant un chiffre d'affaires inférieur ou égal à 5 000 €. Elle est également applicable aux entreprises nouvellement créées, et ce, durant leur première année d'activité.
Les exploitants agricoles peuvent aussi bénéficier de cette mesure. En ce qui concerne les loueurs en meublé, l'assujettissement à la CVAE intervient lorsque le chiffre d'affaires excède 152 500 €.
Les exonérations de la CFE peuvent être décidées par des collectivités locales. Dans ce cas, l'exonération s'étend automatiquement à la CVAE. Il est à noter que certaines zones géographiques, comme les bassins urbains à redynamiser, peuvent donner lieu à une exonération de CFE pour une durée de 5 ans.
Afin de bénéficier de ces exonérations, il est impératif de déposer une déclaration au service des impôts des entreprises.
Exonération des droits de mutation par décès
L'exonération des droits de mutation par décès offre une dispense totale ou partielle des droits de succession qui peuvent être dus lors du transfert de propriété d'un bien suite à un décès.
Plusieurs cas spécifiques peuvent bénéficier de cette exonération :
Les dons et legs consentis à des établissements publics à caractère scientifique, d'enseignement, d'assistance ou de bienfaisance sont totalement exonérés.
Le conjoint survivant, le partenaire lié au défunt par un PACS et, sous certaines conditions, les frères et sœurs vivant ensemble, sont exonérés de droits de mutation par décès.
Les transmissions par décès entre partenaires liés par un PACS sont également exonérées.
Les héritiers ou légataires, quels que soient leur lien de parenté avec le défunt, bénéficient d'une exonération sans limite de montant.
Il est important de noter que chaque situation d'exonération a ses propres règles et conditions, et qu'il peut être nécessaire de remplir certaines obligations déclaratives auprès de l'administration fiscale pour en bénéficier.
Les conditions pour bénéficier d'une exonération fiscale
Conditions générales d'accès à une exonération fiscale
Pour accéder à une exonération fiscale, plusieurs critères doivent être respectés qui varient en fonction de l'exonération visée. Par exemple, pour une exonération de taxe foncière, l'âge et les revenus du propriétaire peuvent être pris en compte. Pour une exonération de l'impôt sur le revenu, certaines conditions liées à la nature du revenu s'appliquent.
Dans le cas des entreprises, les conditions d'exonération peuvent être liées à l'activité de l'entreprise, au régime fiscal, au nombre de salariés et à la détention du capital. Des conditions spécifiques peuvent également s'appliquer en fonction de la localisation de l'entreprise ou de certaines caractéristiques de l'activité exercée.
Il est essentiel de se référer aux textes législatifs et réglementaires ou de consulter un conseiller fiscal pour connaître précisément les conditions d'accès à une exonération fiscale.
Exemple de demande d'exonération fiscale
Pour formuler une demande d'exonération fiscale, il est nécessaire de rédiger une lettre adressée à l'administration fiscale. Cette dernière doit préciser le type d'exonération souhaité (IR, taxe foncière, CFE...), argumenter la demande sur la base des conditions d'éligibilité, et être accompagnée des justificatifs nécessaires.
Par exemple, pour une demande d'exonération de taxe foncière, il conviendra de joindre à la lettre une copie de l'avis d'imposition concerné et un justificatif de la situation qui motive la demande (personne âgée, situation de handicap...).
Pour une exonération de l'impôt sur le revenu liée à des revenus spécifiques (allocations, indemnités...), il faut préciser la nature de ces revenus et joindre les documents pertinents.
Enfin, pour les entreprises sollicitant une exonération de CFE ou de CVAE, il convient d'argumenter la demande en se basant sur les critères éligibles (chiffre d'affaires, création récente, activité spécifique...).
Il est recommandé de garder une copie de tous les documents envoyés et de demander un accusé de réception pour attester de l'envoi de la demande.
Exonérations fiscales spécifiques à certaines zones géographiques
Zone de Revitalisation Rurale (ZRR)
Les Zones de Revitalisation Rurale (ZRR) sont des territoires ruraux où l'implantation d'entreprises est encouragée par le biais d'exonérations fiscales. Les entreprises nouvellement créées ou reprises dans ces zones peuvent jouir de certains avantages fiscaux. L'exonération peut concerner l'impôt sur les bénéfices pendant une période définie et la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE). Ces mesures ont pour objectif de stimuler le développement économique et l'emploi dans ces régions.
Les critères d'éligibilité sont liés à la nature de l'activité exercée par l'entreprise et à son effectif. Il faut également noter que le dispositif ZRR est prolongé jusqu'au 30 juin 2024. Après cette date, un nouveau dispositif intitulé "France Ruralités Revitalisation" entrera en vigueur.
Zone Franche Urbaine (ZFU)
En France, les Zones Franches Urbaines (ZFU) sont des quartiers caractérisés par un taux de chômage élevé et des difficultés économiques. Pour favoriser le développement économique de ces zones, l'État propose des exonérations fiscales aux entreprises qui s'y implantent.
Les entreprises éligibles à ce dispositif peuvent bénéficier d'une exonération d'impôt sur les bénéfices pendant une période déterminée. L'exonération est de 100% pendant les 5 premières années, puis elle devient dégressive.
Les entreprises peuvent également bénéficier d'exonérations d'impôts locaux et de cotisations patronales. Ce dispositif, en vigueur depuis le 1er janvier 2006, est prorogé jusqu'au 31 décembre 2024.
Pour bénéficier de ces avantages, l'entreprise doit respecter plusieurs conditions, notamment en matière d'embauche. Il convient de consulter un conseiller fiscal pour connaître précisément les conditions d'éligibilité à ce dispositif.
L'exonération fiscale en cas de création ou de cession d'entreprise
Les dispositifs d'exonération à la création d'entreprise
Dans le cadre de la création d'entreprise, divers dispositifs d'exonération fiscale sont disponibles pour les entrepreneurs. Ces dispositifs visent à alléger la charge fiscale des nouveaux entrepreneurs et à encourager la création d'entreprises.
Parmi ces dispositifs, on trouve l'exonération de cotisations sociales ACCRE, qui offre une réduction significative de charges sociales sur une période déterminée.
Les créateurs d'entreprise peuvent également bénéficier de réductions d'Impôt sur le Revenu (IR) lors de souscriptions au capital social d'une nouvelle entreprise.
Il existe aussi des aides fiscales spécifiques aux entreprises créées dans certaines zones géographiques. Par exemple, les entreprises implantées en zones AFR peuvent bénéficier d’exonérations d’impôt sur les bénéfices, de cotisation foncière des entreprises (CFE) et de cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE).
De même, un dispositif d'exonération temporaire a été mis en place pour les entreprises créées dans une zone de développement prioritaire (ZDP). Ce dispositif est prolongé jusqu'au 31 décembre 2026.
Il est à noter que l'accès à ces dispositifs d'exonération est généralement soumis à des conditions précises et parfois strictes. Il est recommandé de se renseigner en amont pour connaître les critères d'éligibilité et les démarches à effectuer.
Les exonérations en cas de cession d'entreprise
La cession d'entreprise peut donner lieu à des exonérations fiscales sous certaines conditions. Ces exonérations concernent principalement les plus-values réalisées lors de la cession. On trouve notamment l'article 151 septies B du code général des impôts qui prévoit un abattement de 10% par année de détention au-delà de la cinquième année, conduisant à une exonération totale après 15 ans.
D'autres dispositifs permettent une exonération totale ou partielle, comme l'article 238 quindecies du CGI. Celui-ci s'applique à la cession d'une entreprise individuelle, d'une branche complète d'activité ou de l'intégralité des parts sociales de sociétés de personnes.
Les entreprises soumises à l'IR peuvent bénéficier d'une exonération si l’activité est exercée depuis au moins cinq ans et que les recettes sont inférieures à certaines limites.
En cas de départ à la retraite, l'exonération est également possible. Dans ce cas, il faut notamment que le cédant ne détienne pas, directement ou indirectement, plus de 50% des droits ou parts de l'entreprise cessionnaire.
Il est à noter que chaque situation d'exonération a ses propres règles et conditions. Pour bénéficier de ces exonérations, il est généralement nécessaire de remplir certaines obligations déclaratives auprès de l'administration fiscale.
L'exonération fiscale et les dons aux associations
L'exonération fiscale joue un rôle crucial dans le soutien aux associations. En effet, les dons faits à des organismes d'intérêt général permettent aux donateurs de bénéficier de réductions d'impôt. Le taux de cette réduction varie : il est généralement de 66% pour les dons aux organismes d'intérêt général, et peut atteindre 75% pour les dons aux associations d'aide aux personnes, dans certaines limites.
Pour que le donateur puisse prétendre à cette exonération, l'association doit délivrer un reçu fiscal, qui servira de preuve pour la déduction d'impôt. Il est donc important, pour les donateurs, de demander et de conserver soigneusement ce document.
Il convient de noter que certains types de dons, notamment les dons manuels, peuvent ouvrir droit à une réduction d'impôt pour le donateur dans le cadre du régime fiscal du mécénat. Cependant, seuls certains types d'associations peuvent bénéficier de ce dispositif. Les associations cultuelles ou de bienfaisance font partie de ces organismes autorisés à recevoir des dons et legs.
Le CESU et l'avantage fiscal pour les particuliers employeurs
Le Chèque Emploi Service Universel (CESU) offre aux particuliers employeurs un certain nombre d'avantages fiscaux. En particulier, ils peuvent bénéficier d'un crédit d'impôt équivalent à 50% des dépenses engagées pour l'emploi d'un salarié à domicile. Ce crédit est accessible à tous les particuliers employeurs, qu'ils soient ou non assujettis à l'impôt sur le revenu.
Il existe deux formes de CESU :
le CESU déclaratif, qui simplifie les démarches administratives liées à l'emploi d'un salarié à domicile,
et le CESU préfinancé, qui peut être partiellement ou totalement financé par l'employeur du particulier employeur.
Les dépenses éligibles au crédit d'impôt incluent les salaires nets versés au salarié et les cotisations sociales.
Qui peut être exonéré de la taxe d'habitation ?
Certaines personnes peuvent être éligibles à une exonération de la taxe d'habitation. Les critères d'exonération prennent notamment en compte le niveau de revenu et la situation familiale du contribuable.
Les personnes âgées de plus de 60 ans qui ne sont pas soumises à l'impôt de solidarité sur la fortune peuvent être exemptées.
Les personnes en situation de handicap peuvent également être exonérées sous certaines conditions.
Les personnes veuves, indépendamment de leur âge, peuvent également bénéficier de cette exonération si leurs ressources ne dépassent pas un certain plafond.
Enfin, les étudiants peuvent aussi être exonérés de la taxe d'habitation sous certaines conditions, comme le fait de loger dans une résidence universitaire ou d'être locataire d'une chambre meublée chez l'habitant.
Il convient de noter que cette exonération ne concerne que la résidence principale du contribuable.
L'exonération de taxe foncière pour les personnes âgées
En France, les personnes âgées peuvent bénéficier d'une exonération de taxe foncière sous certaines conditions. Notamment, l'âge et les ressources du contribuable sont des critères déterminants.
Généralement, une personne âgée de plus de 75 ans au 1er janvier de l'année d'imposition peut être éligible à une exonération totale de taxe foncière pour son habitation principale. Cependant, il est nécessaire que deux autres conditions soient également remplies :
Les revenus du foyer fiscal ne doivent pas dépasser un certain seuil, qui est révisé chaque année.
L'habitation doit constituer la résidence principale du contribuable.
En outre, certaines personnes âgées ou handicapées de condition modeste peuvent bénéficier d'une exonération de plein droit, sans avoir à effectuer de démarche particulière.
Comment être exonéré de la taxe foncière ?
Diverses situations permettent d'obtenir une exonération de la taxe foncière. Par exemple, si vous avez acquis ou fait construire un bien immobilier neuf, vous pouvez être exonéré pendant 2 ans, sous réserve d'une déclaration au service des impôts fonciers dans les 90 jours suivant l'achèvement ou l'acquisition.
Certaines conditions d'âge, de situation personnelle et de revenus peuvent également vous rendre éligible à une exonération. Ces conditions sont généralement liées à :
L'âge : les personnes âgées de plus de 75 ans peuvent bénéficier d'une exonération sous certaines conditions.
La situation de handicap : les titulaires de l'Allocation aux Adultes Handicapés (AAH) peuvent également être exonérés.
Les revenus : une exonération peut être accordée si votre revenu fiscal de référence est inférieur à certains plafonds.
Notez également que les propriétaires de logements situés à proximité d'une zone à risques peuvent bénéficier d'une exonération durable de leur taxe foncière.