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Les particularités comptables à prendre en compte lorsqu'on gère une coopérative

Publié le 2 juillet 2024 • Comptabilité

Les particularités comptables à prendre en compte lorsqu'on gère une coopérative

La comptabilité coopérative se distingue par ses particularités et son plan comptable spécifique. Ce champ englobe un ensemble de principes essentiels, notamment la démocratie interne et le partage des résultats, qui sont le cœur de la gestion financière de toute coopérative. Grâce à des outils comme Pennylane, la gestion des comptes devient plus simple et accessible. Dans ce panorama, nous aborderons les spécificités comptables des coopératives et les avantages et inconvénients liés à leur gestion.

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Hugo Andrianjatovo

Expert Finance

Forme de séparation

Comprendre la comptabilité coopérative

La comptabilité coopérative se caractérise par des règles et des principes singuliers qui reflètent les valeurs et le fonctionnement de ces entités. Cela se traduit par des spécificités dans la gestion des bénéfices, la réserve légale, la présentation des états financiers, ou encore le calcul des droits de vote en Assemblée Générale.

  • Les bénéfices d'une coopérative sont répartis différemment d'une société classique, avec une part importante reversée aux associés et une autre mise en réserve légale.

  • La réserve légale est une spécificité de la comptabilité coopérative, elle est obligatoire et inaliénable.

  • Les états financiers doivent refléter les opérations économiques spécifiques aux coopératives, comme les opérations avec les associés.

  • Les droits de vote en Assemblée Générale sont calculés selon des règles particulières, qui peuvent varier en fonction du type de coopérative (Scop, Scic...).

Il est donc primordial de bien comprendre ces spécificités pour une gestion efficace et transparente de la comptabilité coopérative.

Principes de base de la comptabilité coopérative

Les principes de base de la comptabilité coopérative reposent sur une structure qui se distingue par plusieurs éléments clés.

  • Le premier est l'adhésion volontaire et ouverte à tous, qui assure une accessibilité démocratique à la coopérative.

  • Ensuite, la gestion démocratique par les membres eux-mêmes est essentielle. Chaque membre a une voix, indépendamment de sa part dans le capital social.

  • La coopérative doit également rester autonome et indépendante, en particulier en ce qui concerne les contrôles financiers et les décisions stratégiques.

  • L'éducation, la formation et l'information des membres sont également des éléments fondamentaux pour garantir une gestion efficace et transparente.

  • Enfin, la coopération entre les coopératives est encouragée pour favoriser le développement économique local et durable.

Ces principes guident la gestion financière des coopératives et leur permettent d'atteindre leurs objectifs.

La démocratie interne

La démocratie interne est un pilier fondamental de la comptabilité coopérative. Cela signifie que chaque membre de la coopérative a un droit de vote équivalent, indépendamment de sa participation financière. Cette règle, souvent résumée par l'expression "une personne, une voix", garantit l'égalité de tous les membres dans les prises de décisions stratégiques.

La démocratie interne englobe aussi la transparence. Les informations financières doivent être accessibles à tous les membres pour permettre une prise de décision éclairée. Cela comprend la présentation des états financiers, les opérations économiques spécifiques aux coopératives et la répartition des bénéfices.

Enfin, l'engagement des membres est crucial pour le fonctionnement démocratique de la coopérative. Il implique une participation active dans les décisions, mais aussi dans le projet coopératif global.

Le partage des résultats

Dans la comptabilité coopérative, le partage des résultats se fait de manière particulière. L'objectif principal est de garantir la pérennité de la coopérative en assurant une distribution équitable.

  • Les bénéfices peuvent être répartis entre les associés, mais une part est souvent mise en réserve pour assurer la stabilité financière de la coopérative.

  • Certains types de coopératives, comme les SCOP ou les SCIC, ont des règles spécifiques pour le partage des résultats.

Cela se concrétise par la présentation d'un état des résultats qui détaille les produits (ou revenus) et les charges (ou dépenses) d'une période. Ce document offre une vision claire de la répartition des excédents ou des insuffisances des produits par rapport aux charges de la période.

La transparence dans le partage des résultats est un gage de confiance pour les membres de la coopérative et les parties prenantes externes.

L'investissement plus important

Pour faire face à leurs besoins de trésorerie et assurer leur développement, les coopératives ont parfois besoin d'un investissement plus important. Cela peut prendre la forme de l'admission de nouveaux associés dits "investisseurs", dans le respect des règles propres à chaque type de coopérative. Notamment, ces investisseurs doivent généralement rester minoritaires, et aucun associé ne peut détenir à lui seul plus de la moitié du capital.

Il existe aussi des outils financiers spécifiques aux coopératives, tels que les certificats coopératifs d'investissement. Ces derniers représentent une part du capital de la coopérative, sans donner droit de vote à leur détenteur. Ces outils permettent aux coopératives de mobiliser des fonds tout en préservant leur indépendance et leur fonctionnement démocratique.

Il est également possible pour les coopératives d'envisager des collaborations avec d'autres acteurs, comme les Sociétés Coopératives d'Intérêt Collectif (SCIC). Ces structures hybrides favorisent le réinvestissement des bénéfices pour soutenir l'utilité sociale et la durabilité de l'entreprise.

Quelle que soit la source de financement envisagée, il est essentiel de respecter les principes de la comptabilité coopérative, notamment en termes de transparence et d'équité.

Fonctionnement des sociétés coopératives

Comment fonctionne une société coopérative?

Une société coopérative, ou SCOP, est une entité où les salariés sont aussi des associés majoritaires. Ils sont impliqués dans l'ensemble des décisions et la gestion de l'entreprise. Parmi les spécificités des sociétés coopératives, on retrouve la répartition des bénéfices : au moins 25% sont alloués aux salariés et 15% sont mis en réserve, ces réserves étant non distribuables et non incorporables au capital.

La gouvernance d'une SCOP suit un modèle démocratique, chaque salarié associé ayant un droit de vote égal en assemblée générale, quel que soit le nombre de parts qu'il détient dans l'entreprise.

La comptabilité d'une société coopérative suit les règles générales du droit du travail, du code du commerce et du code civil, tout en tenant compte de certaines spécificités propres aux SCOP. Cela comprend notamment le capital social variable et un minimum d'associés pour chaque type de société (deux pour les SARL ou SAS, et sept pour les SA).

Enfin, les SCOP et les SCIC sont également soumises à une révision coopérative de leur fonctionnement pour vérifier leur conformité aux règles coopératives.

Différence entre une entreprise classique et une coopérative

L'une des principales différences entre une entreprise classique et une coopérative réside dans la répartition du pouvoir et des bénéfices. Dans une coopérative, chaque membre détient une voix, indépendamment de sa contribution financière. Cela favorise une gouvernance démocratique et une implication plus forte des membres dans les activités et les décisions de l'entreprise.

Côté bénéfices, les coopératives ont une répartition spécifique. En effet, une part des bénéfices est souvent mise en réserve pour assurer la pérennité de l'entreprise, tandis que le reste est réparti entre les membres.

En matière de gestion financière, les coopératives peuvent admettre de nouveaux associés "investisseurs", tout en respectant certaines limites pour préserver leur indépendance. Elles peuvent aussi recourir à des outils financiers spécifiques, comme les certificats coopératifs d'investissement.

Logiciels de gestion pour la comptabilité coopérative

La gestion de la comptabilité dans une coopérative peut être facilitée grâce à des logiciels de comptabilité. Ces outils numériques permettent de gérer de manière efficace et transparente les différentes opérations comptables et financières. Parmi eux, on retrouve Pennylane, Compta Coop, RETKOOP ou encore My-Saam.

  • Pennylane est un logiciel tout-en-un de gestion financière et comptable. Il permet à l'entreprise et l'expert comptable de collaborer sur une seule plateforme et réaliser diverses opérations comme la saisie comptable, la facturation, la gestion des achats, des ventes, de la trésorerie...

  • Compta Coop est un logiciel payant spécifiquement conçu pour les coopératives scolaires. Il propose une interface simple et ergonomique pour la déclaration des comptes ou la saisie des pièces comptables.

  • RETKOOP, développé par l'OCCE, est un outil en ligne gratuit qui facilite la gestion de la comptabilité des coopératives.

  • My-Saam est un logiciel de gestion en ligne pour les couveuses et coopératives. Il permet de visualiser la comptabilité analytique pour l’ensemble des couvés et de générer le compte de résultat en fonction du chiffre d’affaires et des achats validés.

Ces logiciels sont des alliés précieux pour assurer une gestion efficace et transparente de la comptabilité coopérative.

Le plan comptable spécifique aux coopératives

Définition et utilité du plan comptable compte

Le plan comptable compte en comptabilité coopérative est un outil essentiel qui définit la liste des comptes à utiliser pour enregistrer les opérations financières de la coopérative. Il est régi par des règles et des principes spécifiques édictés par l'Autorité des Normes Comptables (ANC) pour assurer l'uniformité et la transparence de la comptabilité au sein de ces entités.

L'utilité de ce plan réside dans sa capacité à faciliter la gestion comptable de la coopérative. Il sert de guide pour la tenue des comptes, permettant ainsi une meilleure organisation et une plus grande précision dans l'enregistrement des opérations. De plus, il contribue à la présentation claire et compréhensible des informations financières, essentielle pour les membres de la coopérative et les parties prenantes externes.

Structure du plan comptable compte en coopérative

La structure du plan comptable spécifique aux coopératives se distingue par des comptes dédiés pour refléter les particularités de ces entités. Elle est définie par l'Autorité des Normes Comptables (ANC) qui édicte les règles à suivre.

  • Comptes de bilan : Ils regroupent les actifs, les passifs et les capitaux propres de la coopérative.

  • Comptes de gestion : Ils recensent les charges et les produits liés à l'activité de la coopérative.

  • Comptes spécifiques : Ces comptes reflètent les particularités des coopératives, comme l'admission de tiers non coopérateurs dans l'activité de l'entité.

Il est à noter que ce plan comptable est dynamique et peut être modifié par l'ANC pour s'adapter aux évolutions du fonctionnement des coopératives.

Société coopérative : SCOP, SCIC, CAE

Définition et spécificités de chaque type de société

Dans le cadre de la comptabilité coopérative, il existe trois types principaux de sociétés : les SCOP (Sociétés Coopératives et Participatives), les SCIC (Sociétés Coopératives d'Intérêt Collectif) et les CAE (Coopératives d'Activités et d'Emploi).

Les SCOP sont caractérisées par une structure où les salariés sont les associés majoritaires, jouissant d'un contrôle majoritaire tant en capital qu'en droits de vote. Leur statut coopératif offre un modèle entrepreneurial distinctif et démocratique, où chaque associé a une voix.

Les SCIC, d'intérêt collectif, associent des personnes physiques ou morales autour d’un projet commun combinant efficacité économique, développement local et utilité sociale. Elles se distinguent par leur ouverture à divers types d'associés (investisseurs, salariés, utilisateurs, bénévoles, collectivités).

Les CAE, enfin, proposent un modèle d’entrepreneuriat salarié, permettant de créer et de développer sa propre activité de manière autonome, coopérative et sécurisée. Elles offrent un statut d'entrepreneur salarié, avec une couverture sociale classique.

L’exemple de la CAE (Coopérative d'Activité et d'Emploi)

Pour comprendre le fonctionnement d'une CAE, il est essentiel de souligner qu'elle offre une structure légale à des entrepreneurs indépendants qui souhaitent entreprendre collectivement. En adhérant à une CAE, l'entrepreneur devient salarié de la coopérative, bénéficiant ainsi d'un cadre de travail sécurisé.

La CAE se distingue par sa gestion mutualisée. L'entrepreneur contribue à hauteur de 10% à 12% de son chiffre d'affaires HT pour mutualiser les services administratifs et comptables. Cette mutualisation permet de réduire les coûts associés à ces services.

En termes de comptabilité, chaque activité économique autonome au sein de la CAE doit avoir une comptabilisation complète. Par ailleurs, la CAE assure l'ensemble des obligations administratives et comptables, ainsi que les déclarations sociales et fiscales.

L'entrepreneur peut ainsi se concentrer sur le développement de son activité, tout en bénéficiant de l'accompagnement et du soutien de la CAE.

L’importance de l’expertise comptable en coopérative

L'expertise comptable joue un rôle crucial dans le fonctionnement des coopératives. Avec une structure et des règles spécifiques, la gestion comptable d'une coopérative nécessite une connaissance approfondie des particularités de ce type d'entités.

L'expert-comptable en coopérative agit non seulement en tant que conseiller en matière de gestion financière, mais aussi en tant que garant de la transparence et de la conformité aux normes spécifiques à ce secteur. Il aide à la préparation des documents comptables et fiscaux, tout en veillant à leur conformité avec les spécificités des coopératives.

L'expert-comptable participe également à l'amélioration de l'organisation et du fonctionnement de la coopérative, en identifiant les points d'amélioration en matière juridique, administrative et de gouvernance.

Les coopératives peuvent bénéficier d'un accompagnement sur mesure, adapté à leurs particularités juridiques, fiscales et comptables. Ce soutien est essentiel pour gérer le bon niveau de risque et accompagner la vie de la coopérative.

Rôle et missions de l'expert-comptable en coopérative

Dans une coopérative, l'expert-comptable revêt un rôle important du fait de ses connaissances techniques et de sa capacité à comprendre les spécificités de ces structures. Il est à la fois un conseiller financier, un garant de la conformité aux normes comptables spécifiques et un guide pour l'amélioration organisationnelle.

  • En tant que conseiller, il peut identifier les opportunités et les risques financiers, accompagner la coopérative dans son développement et aider à la prise de décision stratégique.

  • Sa mission de conformité comprend la réalisation d'audits des comptes annuels, la délivrance d'une attestation sur la régularité et la sincérité des comptes, ainsi que l'accompagnement dans les procédures fiscales et juridiques.

  • Enfin, il peut contribuer à l'amélioration de l'organisation en identifiant les points d'optimisation possibles, que ce soit en termes de gestion financière, de structure juridique ou de gouvernance.

L'expert-comptable est donc un interlocuteur clé pour la coopérative, capable d'apporter un soutien précieux dans ses différentes dimensions.

Le fonctionnement des coopératives scolaires

Les coopératives scolaires fonctionnent sur le même principe que les autres associations : une gestion démocratique, une rigueur et une transparence comptables. Elles exercent leur comptabilité en année scolaire, c'est-à-dire du 1er septembre au 31 août de l'année suivante.

Pour assurer une gestion efficace, elles se servent de différents outils, tels que le cahier de comptabilité ou le fichier tableur. Ces outils permettent de suivre les paiements, les versements et de réduire les risques d'erreurs de calculs.

Chaque année, elles doivent rendre un bilan de l'année comptable écoulée avant le 30 septembre. C'est l'occasion pour elles de présenter leur compte rendu financier.

Il est à noter que les coopératives scolaires ne se substituent pas aux obligations des collectivités territoriales concernant les charges d'entretien et de fonctionnement des écoles publiques. Leur but est principalement de servir de support financier aux activités et projets facultatifs proposés par l'équipe enseignante ou par les élèves.

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