La comptabilité de trésorerie consiste à n’enregistrer que les sommes créditées ou débitées au compte en banque. Cette méthode ultra-simplifiée s’applique aux entreprises déclarant en BNC, mais aussi en BIC sous conditions.
Enregistrements, classement des pièces, ajustements en fin d’exercice : découvrez comment tenir une comptabilité de trésorerie, avec ou sans l’aide d’un expert-comptable !
Rappel : qu’est-ce qu’une comptabilité de trésorerie ?
La comptabilité de trésorerie est la méthode de gestion comptable allégée pour les entreprises individuelles en BNC, BIC ou les associations. Beaucoup plus simple que la comptabilité d’engagement, elle ne comptabilise que les mouvements sur le compte en banque de l’entreprise (et pas les créances et dettes en attente de paiement) tout au long de l'exercice. L'entreprise enregistrera ses créances et dettes à la fin de l'exercice.
Facile à tenir, la comptabilité de trésorerie peut aussi être qualifiée de comptabilité recettes-dépenses, ou comptabilité encaissements-décaissements. Elle s’oppose à la comptabilité d’engagement, sa principale alternative. Cette dernière est à la fois plus complexe et plus contraignante, comptabilisant tout au long de l’année les dettes et les créances engagées.
Qui est autorisé à tenir une comptabilité de trésorerie ?
La comptabilité de trésorerie est une comptabilité générale simplifiée. Elle n’est pas accessible à toutes les entreprises, loin de là ! Elle est taillée sur mesure pour les petites entreprises individuelles qui ont des clients particuliers qui règlent sans délais.
La comptabilité de trésorerie est permise de plein droit pour les entreprises individuelles au régime BNC imposées à l’impôt sur le revenu.
C’est aussi le mode de comptabilité par défaut des associations.
Cas particulier : comptabilité de trésorerie et BIC
En parallèle, la comptabilité de trésorerie est une facilité accordée aux entreprises déclarant des BIC en dessous d’un certain seuil de chiffre d’affaires. Elle leur permet de simplifier leurs écritures comptables tout au long de l’année.
Sont concernées les entreprises générant des BIC au régime réel simplifié, qui facturent :
Entre 72.500€ et 247.000€ de chiffre d’affaires annuel en prestations de services
Entre 176.200€ et 818.000€ en ventes
La comptabilité de trésorerie peut notamment concerner des EI (entreprises individuelles) ou des SASU (société par action simplifiée unipersonnelle) si elles répondent à ces critères.
Les entreprises qui rentrent dans ce descriptif ont le choix d’opter pour une comptabilité de trésorerie. Si elles font ce choix, elles bénéficient d’une version aménagée, ou « comptabilité super-simplifiée ».
Il s’agit d’une version légèrement adaptée de la comptabilité de trésorerie : elle consiste à n’enregistrer que les mouvements de trésorerie, mais il faudra en plus constater les dettes et créances en fin d’exercice. Les entreprises ont tout intérêt à le faire : tenir une comptabilité de trésorerie n’a quasiment que des avantages, surtout si les créances et les dettes sont réglées rapidement.
Tenir une comptabilité de trésorerie au jour le jour
L’enregistrement comptable des encaissements et décaissements
Tout au long de l’année, la comptabilité de trésorerie consiste à établir dans les livres de compte les mouvements de trésorerie :
Encaissements (ou sommes créditées au compte en banque)
Décaissements (ou sommes débitées).
L‘enregistrement de facture dans la comptabilité doit mentionner la provenance ou la destination du mouvement de trésorerie. Il doit aussi constater le mode de règlement (chèque, virement, caisse, paiement en ligne…), et la nature de l’opération (achat, vente, immobilisation, investissement, etc…).
Concrètement, l’enregistrement prend presque toujours la forme d’une saisie dans un logiciel comptable. Cette dématérialisation permet de gagner du temps, de diminuer les erreurs de saisie et d’automatiser les enregistrements.
Pour aller plus loin dans l’automatisation, il est possible de connecter les flux bancaires, pour une tenue de comptabilité encore plus facile.
Classement des pièces comptables
Dans le même temps, tenir une comptabilité de trésorerie nécessite de réaliser un classement des pièces comptables. C’est une procédure très simple ! Elle consiste à conserver toutes les pièces comptables (factures et autres justificatifs de chaque mouvement de trésorerie) par ordre chronologique. On les associe à leur relevé bancaire périodique (mensuel ou bimensuel).
Une fois regroupées, ces pièces comptables doivent être conservées. Elles permettent de justifier tous les mouvements bancaires tels qu’ils sont constatés lors d’une tenue de comptabilité de trésorerie.
La comptabilité de trésorerie en fin d’exercice
En fin d’exercice comptable, l’entreprise doit générer les documents habituels : bilan, compte de résultat et annexe. Cependant, la clôture d’exercice est nettement moins complexe pour les entreprises en BNC.
Si vous êtes au régime BNC
Pour les entreprises au régime des BNC, la comptabilité se résume aux encaissements et aux décaissements – y compris en fin d’exercice. Le bilan comptable se contentera de faire apparaître les mouvements de trésorerie de l’année écoulée. C’est la façon la plus simple de tenir une comptabilité générale !
Si vous êtes au régime BIC
Pour les entreprises au régime BIC, la comptabilité de trésorerie est une facilité de gestion au jour le jour. En revanche, en fin d’année, on revient aux principes de la comptabilité d’engagement : le bilan comptable doit faire apparaître la situation réelle de l’entreprise. On doit dont faire constater au bilan les dettes et les créances. L’objectif est d’avoir une vue d’ensemble fidèle de la situation comptable.
La clôture de l’exercice comptable est donc le moment de faire l’inventaire des créances et dettes en attente de paiement. Le bilan doit prendre en compte les créances impayées, les dettes non réglées, les factures en attente, les charges pas encore décaissées, etc… Ces dettes et créances sont à inscrire dans un journal spécifique.
Peut-on tenir une comptabilité de trésorerie en interne ?
C’est l’éternelle question pour les entreprises individuelles qui déclarent en BNC ou en BIC au régime simplifié ! Sur le papier, tenir soi-même sa comptabilité de trésorerie, c’est possible. Les écritures peuvent être réalisées par le chef d’entreprise, avec un bon logiciel de comptabilité (et un minimum de formation).
En pratique, cependant, un expert-comptable est largement recommandé. Faire appel à un spécialiste n’est pas forcément très cher, le volume d’écriture étant plus faible qu’en comptabilité d’engagement. Surtout, cela évite tout risque de réaliser des erreurs de saisie, d’identification des comptes à créditer ou à débiter, de calcul de TVA, et bien d’autres subtilités.
Tenir une comptabilité de trésorerie en interne, c’est possible, mais c’est risqué. Une formation est souvent nécessaire pour éviter les erreurs. Pour gagner du temps et se concentrer sur son cœur de métier, de nombreux entrepreneurs font appel à un expert-comptable en ligne, pour des prestations sur mesure et des tarifs imbattables.