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Coût de stockage : définition et méthodes d'estimation

Publié le 30 décembre 2021 • Comptabilité

Coût de stockage : définition et méthodes d'estimation

Le stockage et l'entretien du stock sur une durée déterminée engendrent diverses dépenses. Comment évaluer et calculer les coûts de stockage ?

Alexandre Roquoplo, Cofondateur - Expert comptable @Pennylane

Alexandre Roquoplo

Expert comptable @ Pennylane

Forme de séparation

25 %, c’est le coût approximatif d’un stockage par rapport à la valeur du stock lui-même, un pourcentage non négligeable. Il est donc indispensable de pouvoir évaluer les coûts de stockage requis pour la mise en place de chaque projet logistique, chose qui n'est pas toujours aisée pour les entreprises. Comment calculer et comment procéder à l'optimisation des coûts de stockage ? Cet article vous apporte des réponses.

Coût de stockage : définition

Le stockage, le flux et l'entretien d'un stock pendant une certaine durée sont à l'origine de diverses dépenses désignées par coûts de stockage. Autrement dit, l'ensemble des charges générées par la présence d'un stock dans votre magasin, depuis l'entrée des marchandises jusqu'à leur sortie, se définit comme coût de stockage.

Selon l'activité dans laquelle une entreprise intervient, les coûts de stockage peuvent varier, même si leur valeur demeure généralement élevée. Ces dépenses représentent en moyenne 25 % du pourcentage de la valeur du stock disponible. 

Coûts de stockage : principales lignes de dépenses

Pour mieux évaluer ce que coûte, au total, un stockage, il faut pouvoir déterminer quels sont les postes stratégiques de dépenses, depuis l'acquisition d'une marchandise jusqu'à sa sortie de l'entrepôt.

Coût d'acquisition d'une marchandise

Le coût d'acquisition désigne la valeur des marchandises, des matières premières, et du stock même. Il ne fait pas proprement partie des coûts de stockage. Cependant, il est recommandé d'être attentif et précautionneux en ce qui concerne les conditions d'achats. Des détails tels que les remises, les frais fixes imputés et les promotions sont à prendre en compte pour déterminer si vous devez acheter la marchandise en plus grande ou en moindre quantité. Des réductions peuvent être effectuées si les volumes de commande sont importants par exemple.

Les coûts du capital

Très souvent négligés, les coûts du capital représentent pourtant une part importante des dépenses. On parle ici des frais inhérents aux intérêts sur la trésorerie, aux investissements et au coût d'opportunité de la somme investie dans les stocks. Il n'est pas toujours aisé de déterminer les coûts du capital. Pour simplifier la tâche, il convient de faire la part entre le financement interne (provenant de la trésorerie de l'entreprise) et les financements externes. Le Coût Moyen Pondéré du Capital, ou CMPC, est généralement utilisé pour déterminer les coûts du capital. Ce coût se calcule de la manière suivante : Coût moyen pondéré du capital = capitaux propres X portion du capital total X coût des capitaux propres + dette X portion du capital total X coût de la dette X (1 - taux d’imposition moyen de la société).

Notez que les coûts du capital n'excèdent guère 15% de la valeur du stock disponible.

Coûts de commande

Le coût de commande ou coût de préparation est déterminant pour évaluer les coûts de stockage. Les coûts de commande réunissent les dépenses ayant lieu chaque fois qu'une commande est effectuée auprès des fournisseurs. On distingue dans cette partie :

  • Les frais liés à la procédure incluant l'émission de la commande, les frais administratifs, les frais de communication, les frais de comptabilité, les frais inhérents au traitement des factures, etc. Ces frais ne dépendent généralement pas du volume de la commande et sont souvent fixes. Le recours à l'amortissement du système d'échange de données informatisé (EDI) permet aux grandes entreprises de diminuer ces frais de manière significative.

  • Les frais liés à la logistique en amont, autrement dit, le transport des marchandises et leur réception, leur déchargement et leur inspection, etc. Ces frais sont tributaires du volume de commande et peuvent donc varier considérablement selon la quantité de marchandises.

Selon le secteur d'activité et le type de marchandise, les coûts de commande divergent significativement. S'il n'est pas évident de pouvoir établir une estimation de ces coûts, on peut toutefois employer certaines méthodes pour essayer de les minimiser. En réalité, il s'agit de pouvoir trouver un bon compromis entre les discounts sur les commandes de gros volumes et les coûts de stockage. En règle générale, un petit stock implique de moindres coûts de stockage, mais nécessite des commandes plus fréquentes. De l'autre côté, une grosse commande peut générer des discounts de la part du fournisseur, nécessite des commandes moins fréquentes, mais implique des coûts de stockage plus élevés. Il faut donc trouver le juste équilibre.

Coût de possession

Le coût de possession représente concrètement le coût de stockage.

Coûts liés au personnel

Le personnel chargé de la surveillance, les magasiniers et les caristes sont autant de personnes qui doivent être rémunérées. Les charges de personnel sont de deux sortes :

  • Les rémunérations salariales.

  • Les charges patronales (cotisations sociales).

Les coûts liés au personnel varient entre 3% et 6% de la valeur du stock disponible.

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Coûts liés à l'infrastructure logistique

On distingue ici :

  • Le loyer des bâtiments.

  • Les frais d'assurance.

  • Les dépenses liées à l'entretien et à la maintenance.

  • L'amortissement des installations et du matériel de stockage.

  • Les dépenses liées à l'électricité, l'eau, le chauffage et la téléphonie.

Ces coûts représentent entre 2 et 5% de la valeur du stock. Si la gestion logistique est confiée à un tiers (3PL - Third Party Logistics en anglais ou Logistique tierce partie en français), alors il faudra inclure ici les coûts liés à cette externalisation.

Coûts liés aux marchandises stockées

On citera ici :

  • L'obsolescence et les avaries (ils peuvent représenter entre 6 et 12% de la valeur du stock disponible.

  • La perte de valeur des marchandises, notamment dans le secteur de la distribution

  • Les pertes liées à des traitements inadéquats

  • Les rebuts liés à un stockage prolongé

  • Le shrinkage ou manquant : perte de produits entre la période d'achat et la période de vente. Il y a par exemple les vols commis par les employés.

  • La responsabilité civile (assurances)

  • Le capital improductif ou coût lié à l'immobilisation financière.

Les pertes, les rebuts, les détériorations et les manquants peuvent représenter entre 3 et 6% de la valeur du stock. Les assurances, quant à elles, peuvent valoir jusqu'à 3% de la valeur du stock.

Coûts liés aux matériels et outils de travail

Dépenses liées à l'utilisation et à l'exploitation (carburant, consommables, frais administratifs, etc.)

  • Entretien et réparation des engins, outils et appareils informatiques...

  • Amortissement relatif à la détérioration ou à la perte de valeur des matériels

Coût de rupture

S'il y a rupture de stock, il faudra passer des commandes en urgence. Cela revient forcément plus cher au niveau de la production et au niveau de l'expédition. On parle alors de coût de rupture ou de coût de pénurie. Selon le cas, il peut être indispensable de recourir à des livraisons express ou de procéder à un changement de fournisseur par exemple. Au cas où la demande n'est pas satisfaite, l'entreprise pourrait en payer le prix qui n'est rien d'autre que la perte de ventes potentielles, voire l'atténuation de son image. La détermination du coût de rupture des stocks est assez délicate d'autant que sa modélisation constitue jusqu'à présent un sujet à débat. Toutefois, les taux de service sont utilisés pour parvenir à créer un certain équilibre entre le coût de rupture et celui du stock.

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Afin de prévenir la rupture de stock, il est intéressant d'appliquer également les concepts de stock minimum et de stock maximum (pour plus d’informations sur la définition du stock maximum, cliquez ici).. Le stock minimum, assimilable au stock de sécurité, représente un point précis en dessous duquel un réapprovisionnement doit être opéré afin d'empêcher l'épuisement. Parallèlement, il faut être attentif à ne pas dépasser ce qu'on peut appeler le stock maximum. Ce dernier est la limite supérieure qu'il ne faut pas excéder pendant l'approvisionnement. Il est tributaire de la capacité de stockage de l'entrepôt. Lorsque vous dépassez le stock maximum, le coût de stockage peut devenir trop important.

NB : L'addition des différents coûts susmentionnés constitue le tarif total de stockage.

Comment analyser les coûts de stockage ?

D’une façon générale, il existe deux grandes façons d'analyser les coûts de stockage :

  1. la méthode comptable d'analyse

  2. la méthode du taux de possession

Il existe cependant des approches d'estimation rapide des coûts de stockage que l’on abordera juste après.

Méthode comptable d'analyse

Deux types de coûts entrent en compte ici : les coûts fixes et les coûts variables.

Les coûts fixes sont constitués des charges liées au personnel, aux outils utilisés, aux infrastructures, etc. Plus précisément, ils concernent les facteurs qui ne varient presque pas quelle que soit l'évolution du stock. Que ce dernier varie ou pas, les coûts fixes restent inchangés.

Les coûts variables, a contrario, changent selon la variation du stock (pour plus d’informations concernant le calcul de variation des stocks, consultez cette page). On parle ici des frais liés aux marchandises elles-mêmes. Lorsque le stock diminue, les coûts variables baissent, et inversement.

Les méthodes comptables d’analyse impliquent des calculs assez complexes pour déterminer les coûts.

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Méthode d'analyse du taux de possession

Ici, il faut essentiellement considérer le coût d'acquisition et les dépenses effectuées durant la période de stockage (constituant le tarif total de stockage ou coût du stockage) afin de déterminer la valeur du stock à la sortie de la marchandise puis le taux de possession.

Valeur du stock à la sortie = coût d'acquisition du stock + le tarif total du stockage

Dans cette valeur du stock à la sortie, la part du coût de stockage représente le taux de possession. Il est exprimé en pourcentage et s'évalue généralement sur une base annuelle. Par conséquent :

Taux de possession (%) = (coût stockage x 100) / valeur du stock à la sortie

Coût de possession de stock : formule

On peut ensuite déduire le coût de possession sur une période.

Coût de possession du stock = Taux de possession x stock moyen (sur une période)

Estimations rapides des coûts de stockage

De manière générale, on considère que les coûts de stockage ou coûts de possession représentent 25% de la valeur du stock à la sortie. Certains experts soutiennent cependant que la valeur annuelle varie entre 18 et 55%.

La méthode pour évaluer les coûts de stockage consiste à additionner tout simplement 20% au taux préférentiel en vigueur sur les emprunts (en considération des coûts du capital). Pour un taux préférentiel de 4%, les coûts de stockage peuvent être estimés à 20% + 4% = 24%.

Coût de stockage des palettes

Deux grandes composantes sont à considérer lorsqu'on parle du coût de stockage des palettes :

  • Les dépenses liées à la manutention des palettes, appelées coup de fourche. Un prix d'entrée et un prix de sortie (généralement identiques) des palettes interviennent. Des facteurs tels que le niveau d'activité de l'entrepôt et la main-d'œuvre influent sur ces prix. Selon qu'il y a une forte activité ou un creux d'activité, les prix de la réception de cargaison et du traitement logistique peuvent augmenter ou baisser.

  • Les dépenses liées au stockage proprement dit. Elles correspondent à une sorte de loyer mensuel pour chaque palette. Les facteurs régionaux seront déterminants sur ce coût d'entreposage. Les taxes de la commune, les prix de l'immobilier dans la localité et le taux de remplissage de l'entrepôt sont autant d'éléments qui affectent le prix du stockage.

La somme du prix d'entrée, du prix de sortie et du coût d'entreposage donne le prix de stockage.

Exemple :

Prix d'entrée par palette : 4€

Prix de sortie par palette : 4€

Nombre mensuel de palettes : 100

Coût mensuel d'entreposage de chaque palette : 10€

Nombre de mois d'entreposage : 2

Coût de stockage mensuel des palettes = (100 x 4) + (100 x 4) + (100 x 10 x 2) = 2800€

Coût de stockage palette : quels sont les paramètres importants ?

Plusieurs facteurs influent sur le coût de stockage.

  • Le type de marchandise : les dimensions et le format de la palette influent sur les coûts.

  • Le volume du stock : la quantité de produits a forcément un impact sur les prix de stockage.

  • La localisation géographique : selon la région, la ville et le quartier, le prix de l'immobilier, l'état du marché et la main-d'œuvre seront variables. Les prix à Paris et Lyon seront par exemple plus élevés qu’à Nantes ou Lille. Ici, l'état du marché fait référence à la disponibilité ou à la rareté des espaces de stockage. Quand les entrepôts sont rares, leur loyer est naturellement plus cher.

  • La période de l'année : Noël et les fins d’année sont connues pour être délicates.

  • Nécessité ou non de conditions particulières de stockage : le stockage à température ambiante sera moins onéreux que le stockage sous température dirigée en froid négatif ou positif. Il va de soi puisque le stockage sous température dirigée engendre plus de contraintes et une plus grande consommation d'énergie.

  • Recours ou non à des solutions informatiques de suivi et de gestion à distance des stocks

  • La durée de stockage

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