Les titres-restaurant sont utilisés par près de 4 millions de salariés en France. Du côté des restaurants, ils représentent une large part des recettes sur le service du midi. Y a-t-il des implications sur le plan comptable ? Ci-dessous, on vous explique comment enregistrer les tickets-restaurants dans sa comptabilité en tant que restaurateur !
Tickets restaurant : comment ça marche
Les tickets-restaurants sont un moyen de paiement de plus en plus répandu en France. Entre tickets-papier et cartes à puces, plus de 700 millions de titres sont émis chaque année.
Les restaurants se positionnent activement sur ce marché, en proposant des formules du midi qui prennent en compte le montant des titres-restaurants dans leur quartier. En France, la valeur moyenne d’un ticket-resto est de 7,13€.
Les restaurants ne sont pas obligés d’accepter ces moyens de paiement : ils impliquent une commission aux sociétés émettrices et l’encaissement du solde en décalé. Cela a des conséquences sur l’enregistrement des tickets-restaurant dans la comptabilité.
Cela dit, cette facilité de paiement a de nombreux avantages : ils permettent d’attirer plus de clients, notamment lors de la pause-déjeuner des entreprises. La livraison à domicile est aussi concernée, plusieurs plateformes de livraison permettant le règlement en carte de titre-restaurant.
Plafond de paiement
Les titres-restaurants sont plafonnés selon un montant journalier. Il revient aux restaurants de faire respecter les règles, en n’acceptant rien au-delà de ce montant !
Le plafond des titres-restaurant est fixé par défaut à 19€ par personne et par jour. Cela dit, pour toute l’année 2020, ce montant a été doublé : il est désormais de 38€ par personne et par jour, pour une utilisation en restaurant. Cette disposition exceptionnelle a été actée en réaction à la crise sanitaire du coronavirus, pour aider les restos à repartir du bon pied.
Tickets ou cartes à puce
L’enregistrement comptable des titres-restaurant est identique, qu’ils soient digitalisés ou non. En effet, ils peuvent être encaissés en tant que tickets papiers ou carte à puce. Les tickets-restaurant ont une valeur faciale fixe, inscrite dessus. Au contraire, les cartes à puce permettent de dépenser le montant souhaité, au centime près, depuis le terminal de paiement du restaurant. Tickets ou carte à puce, les titres-resto donnent lieu aux mêmes traitement comptables.
Comment connaître la somme des recettes en tickets-restaurant de la journée ?
Il existe une manière simple pour connaître la somme des ventes de la journée, catégorisées par moyen de paiement. Il s’agit du ticket Z (ou Z de caisse). Il est bien connu de toutes les entreprises qui utilisent une caisse enregistreuse. C’est un instrument clé dans la lutte contre la fraude à la TVA.
Pour les restaurants, le ticket Z est généré au niveau du logiciel de caisse. Il est créé au moment de clôturer la caisse pour la journée. Tous les logiciels de caisse certifiés permettent de le générer : c’est le cas de solutions comme Zelty, Tiller ou Lightspeed. En fin de service, le ticket Z résume les montants encaissés, répartis par moyen de paiement et prêts à être enregistrés dans la comptabilité : chèque, espèces, carte et titres-restaurant.
Comment enregistrer les tickets restaurant dans la comptabilité ?
En tant que prestation de service B2C, la comptabilité des restaurants ne peut être ventilée par client. À la place, on opère une ventilation des recettes par moyen de paiement. Cela signifie qu’on va distinguer, au moment des écritures comptables, les titres restaurants des autres moyens de paiement.
Les écritures comptables des tickets restaurant à l’encaissement
Enregistrer les titres-restaurant dans la comptabilité peut être fait de façon périodique, après encaissement. On peut se baser sur les tickets Z pour connaître toutes les recettes en ticket-restaurant sur une période donnée, depuis la dernière écriture comptable. Mais votre expert-comptable peut aussi extraire tous les flux de caisse avec une solution informatisée.
Les encaissements en titres-restaurant font l’objet d’une écriture comptable dans le compte suivant :
Compte 511, « valeurs à l’encaissement »
Plus exactement, on crédite le compte 511300 pour les coupons et titres-restaurants (assimilés aux effets à l’encaissement).
On procède également à des écritures comptables dans le compte des recettes de restauration. Pour cela, le rôle de l’expert-comptable consiste à choisir le bon compte en fonction du plan comptable du restaurant.
Et si le client complète son ticket-restaurant avec des espèces ?
Les tickets papier représentent la grande majorité des paiements en titres-restaurant. Leur montant fixe ne permet pas de rendre la monnaie. Si l’addition est supérieure, un client peut donner deux tickets-restaurant, ou compléter en espèce.
Au moment des écritures comptables, le montant payé est donc enregistré dans les comptes suivants :
Titres-restaurants dans le compte 511, « Valeurs à l’encaissement »
Espèces dans le compte 530000, « Caisse »
Comptabilité : remboursement des tickets-restaurant par les sociétés émettrices
Après l’encaissement, le restaurant doit solliciter le remboursement des titres-restaurants auprès des sociétés émettrices. Le délai pour régler le solde peut aller de quelques jours à quelques semaines. Surtout, il donne lieu à une commission prélevée sur la valeur encaissée. La commission tourne autour de 3% ou 4%, selon la société émettrice et le délai de remboursement.
Les sociétés émettrices de titres-restaurant sont agréées par la CNTR. Elles sont au nombre de 7 :
Natixis Intertitres (Chèque Apetiz)
Edenred (Ticket restaurant)
UP (Chèque déjeuner)
Sodexo (Pass restaurant)
Swile
Octoplus (Resto Flash)
Wedoofood
Une fois remboursé par la société émettrice, le compte en banque du restaurant est crédité de la recette après déduction de la commission.
L’expert-comptable procède alors à deux enregistrements comptables liés aux tickets-restaurants : un pour la commission prélevée par la société émettrice, et un pour la recette nette (hors commission).
Pour un restaurant, les titres-restaurant occasionnent quelques écritures comptables supplémentaires. Ils permettent surtout d’offrir une facilité de paiement en plus aux clients, qui peuvent profiter de l’avantage social préféré des français.