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Comprendre l'amortissement en comptabilité

Publié le 4 mars 2025 • Comptabilité

Comprendre l'amortissement en comptabilité

L’amortissement est un concept encore flou à vos yeux ? C’est pourtant un calcul important permettant de faire baisser votre résultat net en augmentant vos charges. L’amortissement correspond à l’étalement de la valeur des biens de l’entreprise sur la durée d’utilisation. Définition, biens concernés, durées, méthodes de calcul, on vous explique en détail tout ce que vous devez savoir sur l'amortissement comptable.

Alexandre Roquoplo, Cofondateur - Expert comptable @Pennylane

Alexandre Roquoplo

Expert comptable @ Pennylane

Forme de séparation

Amortissement : définition

L’amortissement correspond à la perte de valeur d’un bien immobilisé d’une entreprise, dans le temps. La perte de valeur progressive peut être due à : 

  • l’usure en raison de l’usage qui en est fait ;

  • l’obsolescence dans le cas d’une technologie, par exemple ;

  • le temps.

Exemple : Votre entreprise achète un véhicule utilitaire à 30 000 € en concession automobile. Elle l’utilisera pendant 5 ans. Dès lors que le véhicule quitte la concession, il perd de la valeur. Au bout d’un an, on peut estimer sa valeur à 25 000 € et après 5 ans, il ne vaudra plus de 12 000 €.

🔎 Il ne faut pas confondre amortissement et dépréciation L’amortissement est une perte de valeur prévue et connue.

La dépréciation est une perte de valeur supplémentaire. Elle peut s’expliquer, dans le cas de l’achat d’un véhicule utilitaire, par une interdiction de circuler en centre-ville pour les véhicules thermiques ou tout simplement une baisse de la valeur du bien sur le marché en raison de l’arrivée d’un nouveau modèle rendant l’actuel obsolète.

Qu'est-ce qu'un amortissement comptable ?

L’amortissement comptable représente la répartition du coût d’un bien sur plusieurs années. L’objectif est de refléter la perte de valeur du bien dans la comptabilité et donc, d’étaler les charges sur la durée calculée d’amortissement.

L’amortissement comptable permet de réduire la valeur comptable des actifs dans le bilan tout en augmentant les charges dans le compte de résultat. Il a donc un impact significatif sur le résultat net (et la rentabilité) de l’entreprise.

Reprenons l’exemple de l’achat du véhicule utilitaire. L’amortissement comptable se fait sur 5 ans (durée d’utilisation du véhicule) et permet de répartir les charges (dues à l’achat) sur cinq exercices comptables. Pour un coût de 30 000 €, l’entreprise peut estimer son amortissement annuel à 6 000 €.

Les biens amortissables

Pour être amortissables, les biens doivent être destinés à une utilisation par l’entreprise sur une durée prédéfinie par l’administration fiscale. Parmi eux, on compte les machines, les outils, les véhicules, le matériel informatique ou encore les brevets. Il existe trois types d’immobilisations

  • corporelles ;

  • incorporelles ;

  • financières.

En théorie, les immobilisations financières ne sont pas amortissables. Par conséquent, elles n’ont aucun impact sur le résultat imposable, sauf si elles font l’objet d’une dépréciation.

Les immobilisations corporelles

Les immobilisations corporelles sont des biens physiques et tangibles dont l’entreprise fait un usage durable : 

  • Bâtiments : locaux, entrepôts, usines, bureaux ;

  • Installations générales : climatisation, chauffage, ascenseurs ;

  • Machines et équipements : machines industrielles, presses, outillage ;

  • Matériel informatique : ordinateurs, serveurs, imprimantes ;

  • Matériel de transport : véhicules de société, camions, engins de chantier ;

  • Mobilier et agencement : bureaux, chaises, rayonnages, comptoirs.

Bon à savoir : Les terrains et œuvres d’art sont exclus des immobilisations corporelles.

Les immobilisations incorporelles

Les immobilisations incorporelles sont des actifs non physiques, mais dont la valeur économique est durable : 

  • Frais d'établissement ;

  • Brevets et licences : brevet d’invention, logiciels propriétaires ;

  • Logiciels : ERP, CRM, logiciels métiers ;

  • Frais de développement : création d’un prototype, R&D ;

  • Droits d’auteur et marques : films, musiques, logos protégés.

Bon à savoir : Les fonds de commerce et le droit au bail ne sont pas considérés comme immobilisations incorporelles amortissables.  La loi finances 2022 permet une dérogation pour les fonds commerciaux acquis entre le 1er janvier 2022 et le 31 décembre 2025. Ainsi les amortissements constatés les concernant peuvent être déduits du résultat fiscal.

La durée d’amortissement

Type d'immobilisation

Biens concernés

Durée d'amortissement fiscale

Immobilisations corporelles

Bâtiments industriels

Usines, ateliers

20 ans

Bâtiments commerciaux

Magasins, bureaux

20 à 50 ans

Installations techniques

Systèmes de chauffage, climatisation

10 à 20 ans

Matériel industriel

Machines-outils, équipements de production

5 à 10 ans

Outillage

Outils spécifiques, matériel d'atelier

5 à 10 ans

Matériel de transport

Véhicules utilitaires, camions

4 à 5 ans

Matériel de bureau

Photocopieurs, mobilier de bureau

5 à 10 ans

Mobilier

Meubles, chaises, armoires

10 ans

Matériel informatique

Ordinateurs, serveurs, imprimantes

3 ans

Immobilisations incorporelles

Logiciels

Progiciels, applications métiers

1 à 3 ans

Brevets

Titres de propriété industrielle

Durée de protection légale ou 5 ans

Licences

Droits d'utilisation de logiciels ou technologies

Durée du contrat ou 5 ans

Dans certains cas, il est possible d’appliquer un amortissement plus court que celui prévu par l’administration fiscale : 

  • Amortissement accéléré ;

  • Amortissement exceptionnel.

On vous les présente dans le paragraphe suivant

Quels sont les différents types d'amortissement ?

L’amortissement linéaire

C’est l’amortissement le plus simple puisqu’il consiste à répartir de manière égale et constante la perte de valeur du bien sur une durée déterminée (celle d’usage et admise par l’administration fiscale).

L’amortissement dégressif

L’amortissement dégressif se fait selon l’application d’un coefficient au taux linéaire (coefficient défini par l’administration fiscale) : 

  • 1,25 pour une durée de 3 à 4 ans ;

  • 1,75 pour 5 à 6 ans ;

  • 2,25 pour plus de 6 ans.

Chaque année, on calcule l’amortissement en appliquant le taux à la valeur résiduelle de l’actif (et non à son coût d’origine).

Il a pour objectif d’inciter les entreprises à investir dès le départ en leur offrant la possibilité d’appliquer des annuités d’amortissement plus importantes les premières années.

Il ne faut pas confondre amortissement dégressif et amortissement accéléré.

L’amortissement accéléré n’a pas de formule de calcul spécifique. On applique un taux supérieur à celui de l’amortissement linéaire les premières années afin de diminuer les impôts en début d’activité.

L’amortissement variable

L’amortissement variable permet d’amortir un bien selon ses unités d’œuvre (qu’il produit ou consomme) : des kilomètres pour un véhicule, des pièces produites pour une machine.

L’amortissement exceptionnel

L’amortissement exceptionnel vise à déduire tout ou partie de la valeur d’un bien en un temps bien plus court que prévu : 12 mois au lieu de 5 ans. Il s’agit d’une mesure dérogatoire permettant à des entreprises de faciliter leur transition écologique, par exemple.

Exemple : Une entreprise achète un véhicule électrique. Elle peut l’amortir en 12 ou 24 mois et ainsi déduire sa valeur de son résultat imposable et ainsi faire baisser ses impôts sur l’année en cours.

Comment calculer l'amortissement ?

L’amortissement linéaire

Formule : (100 / nombre d’années d’utilisation) / 100

Pour le véhicule utilitaire acheté 30 000 euros pour un usage de 5 ans :

(100 / 5) / 100 = 20 % → 30 000 x 20 % = 6 000 € par an, pendant 5 ans.

Précision faite que la première annuité sera calculée au prorata temporis selon la date d'acquisition du véhicule.

L’amortissement dégressif

Formule : Taux d’amortissement linéaire x taux d’amortissement dégressif

En reprenant l’exemple du véhicule à 30 000 € pour un usage de 5 ans, on a un taux linéaire de 20 %, en admettant que l’entreprise en fasse l’acquisition au 1er janvier.

Soit : 20 % x 1,75 (taux pour 4 à 5 ans) = 35 % → 30 000 x 35 % = 10 500 €

Valeur résiduelle après la première annuité = 30 000 - 10 500 = 19 500 €

Annuité 2 = 19 500 x 35 % = 6 825  → 19 500 - 6 825 = 12 675 € et ainsi de suite.

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